Daniel Leș, potier depuis toujours, crée des sculptures et des vases décoratifs. Ses créations prisées sont inspirées de son village natal en Roumanie. Ayant appris son métier auprès de son père, il a commenté ainsi son travail : « [L’argile doit] fermenter pendant un an, il faut qu’il pleuve dessus, qu’elle gèle et dégèle pour que… nous puissions la façonner et avoir le sentiment qu’entre nos mains elle nous écoute. »

Que se passe-t-il quand l’argile « écoute » ? Elle est prête à laisser l’artisan la façonner. Le prophète Jérémie l’a fait remarquer quand il s’est rendu à la maison d’un potier. Il a regardé l’artiste se démener avec un vase et finir par en faire quelque chose de nouveau (JÉ 18.4). Dieu a dit à Jérémie : « Vous êtes dans ma main comme de l’argile dans la main du potier » (V. 6).

Dieu a la capacité de nous élever et de nous abaisser, mais il ne souhaite pas en définitive nous terrasser ni nous détruire (V. 7-10). Il est plutôt comme un maître artisan apte à discerner ce qui cloche et à refaçonner la même motte d’argile en quelque chose de beau et d’utile.

L’argile à l’écoute n’a pas grand-chose à dire. Lorsqu’on la manie, elle va dans la bonne direction. Quand on la façonne, elle reste sur place. La question est de savoir si nous sommes prêts à nous « [humilier] sous la puissante main de Dieu » (1 PI 5.6), pour qu’il façonne notre vie à sa guise.