J’ai vécu mon expérience la plus humiliante quand je me suis adressé au corps professoral, aux étudiants et à des amis d’un séminaire à l’occasion de son jubilé. M’étant approché du pupitre avec mon manuscrit en main, j’ai parcouru du regard le vaste auditoire quand mes yeux se sont posés sur les professeurs distingués assis, avec toge et air très sérieux, dans la première rangée. J’ai immédiatement perdu la tête. Ma bouche sèche s’est coupée de mon cerveau. J’ai prononcé maladroitement quelques phrases, puis je me suis mis à improviser. Ignorant totalement où j’en étais rendu dans mon discours, je me suis mis à tourner les pages avec frénésie, tout en disant des choses insensées qui déconcertaient tout le monde. Tant bien que mal, je me suis rendu jusqu’au bout, puis je suis retourné m’asseoir tout penaud et les yeux rivés au sol. Je voulais mourir.

J’ai toutefois appris que l’humiliation pouvait être une bonne chose si elle conduisait à l’humilité, en ce sens que c’est la clé qui ouvre le cœur de Dieu. La Bible dit : « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles » (JA 4.6). Dieu a lui-même dit : « Voici sur qui je porterai mes regards : Sur celui qui souffre et qui a l’esprit abattu, sur celui qui craint ma parole » (ÉS 66.2). Si nous nous humilions devant Dieu, il nous élèvera (JA 4.10).

L’humiliation et la honte peuvent nous conduire à Dieu afin d’obtenir qu’il nous transforme. Lorsque nous tombons, c’est entre ses mains que nous tombons.