Au mémorial israélien Yad Vashem, mon mari et moi sommes allés visiter le jardin des Justes parmi les Nations, qui rend hommage aux hommes et aux femmes ayant risqué leur vie pour sauver des Juifs durant l’Holocauste. Devant ce mémorial, nous avons rencontré un groupe de Néerlandais. Une des femmes parmi eux y était venue pour voir le nom de ses grands-parents sur les immenses plaques commémoratives. Intrigués, nous lui avons demandé de nous raconter l’histoire de sa famille.
Membres d’un réseau de la Résistance, ses grands-parents, le révérend Pieter et Adriana Müller, ont pris avec eux un garçon juif de deux ans qu’ils ont fait passer pour le cadet de leurs huit enfants de 1943 à 1945.
Émus, nous lui avons demandé : « Le petit garçon a-t-il survécu ? » Un homme âgé s’est alors avancé pour nous dire : « Je suis ce garçon ! »
La bravoure avec laquelle nombre de personnes ont agi en faveur du peuple juif me rappelle la reine Esther. Il se peut qu’elle ait cru pouvoir échapper au décret du roi Assuérus (486-465 av. J.-C.) visant l’extermination des Juifs, du fait qu’elle avait dissimulé son ethnicité. Reste qu’elle a toutefois été convaincue de devoir agir – même au péril de sa vie – lorsque son cousin l’a suppliée de ne pas taire ses origines juives, car elle avait été placée dans cette position « pour un temps comme celui-ci » (ES 4.14).
Si nous devons nous élever contre une injustice ou porter assistance à une personne en difficulté, puisse Dieu nous en donner le courage.
Choisissons de contrer l’injustice plutôt que de garder le silence.