Lorsque l’on m’a demandé de présenter le drapeau à la fille d’un vétéran de la marine aux funérailles de son père, j’ai accepté volontiers. Étant moi-même un vétéran et le fils d’un vétéran, je connaissais la puissance poignante d’un cercueil recouvert d’un drapeau.

Le jour des funérailles, je me suis présenté au joueur de clairon. Nous avons discuté de nos expériences militaires et je lui ai mentionné que j’avais écrit un article de méditation sur la chanson Taps (jouée lors des funérailles militaires américaines). « Je me suis dit que vous étiez sans doute un croyant ! » s’est-il exclamé.

Cela m’a fait plaisir ! Mais je me suis demandé : combien de fois a-t-on observé ma vie sans y voir d’indices de l’importance de Jésus pour moi ? Je choisis trop souvent de me fondre doucement dans le décor.

Dans le livre d’Esther, il est possible que les exilés de Juda aient été si efficacement assimilés par la culture païenne de leurs ravisseurs que Dieu n’est mentionné nulle part dans le livre. Même la reine Esther avait gardé secrète son identité juive.

Et pourtant, le point central de l’histoire c’est Esther qui s’identifie à son peuple, du moins ce qui restait du peuple de Dieu. Le génocide qu’Haman avait planifié contre les Juifs venait juste d’être décrété et Esther était particulièrement bien placée pour intervenir, mais non sans courir un grand risque pour sa vie (EST 4.11). Son oncle Mardochée lui a dit : « [Si] tu te tais maintenant, le secours et la délivrance surgiront d’autre part pour les Juifs, et toi et la maison de ton père vous périrez. Et qui sait si ce n’est pas pour un temps comme celui-ci que tu es parvenue à la royauté ? » (V. 14.) Esther a pris la décision audacieuse de s’adresser au  roi.

Nous pouvons essayer de nous fondre dans le décor ou choisir de montrer nos couleurs et de nous identifier à celui qui nous appelle à nous déclarer « publiquement » pour lui (MT 10.32). Le premier choix est témoin de l’Histoire, le deuxième choix écrit celle-ci.