Il y a un gros bouton vert au comptoir de peinture de la quincaillerie de mon quartier. Quand on le presse, un assistant est censé venir nous servir en moins de 60 secondes. S’il arrive en retard, on obtient un escompte sur notre peinture.
« Tu n’attendras point » semble être le nouveau commandement de notre époque moderne. Nous avons la restauration rapide, le speed-dating, la perte de poids rapide, la livraison pour le lendemain et le service en 60 secondes de la quincaillerie.
Malgré son côté pratique, l’instantanéité présente aussi des désavantages. Remarquez comment nous trouvons pénible que le bus soit en retard, que la file soit longue ou que notre repas prenne du temps à être servi. Pensez à notre frustration lorsque la maladie persiste ou que nos prières ne sont pas exaucées rapidement. Quand « Tu n’attendras point » est notre mantra, la patience devient une vertu perdue.
Dieu est patient. Il est lent à la colère, il offre sa grâce autant aux saints qu’aux pécheurs et il attend indéfiniment que l’humanité se repente (EX 34.6 ; MT 5.45 ; 2 PI 3.9). Quand Dieu est venu sur terre sous une forme physique, il a passé 9 mois à attendre de naître, 30 ans à acquérir de la connaissance qu’il possédait déjà et il a refusé tous les raccourcis qu’on lui proposait (MT 4.1-7 ; 26.53). L’Esprit de Dieu nous porte aussi à être patient (GA 5.22). Et quand Paul nous appelle à ne pas vivre comme le monde, entre autres en étant patient, il le fait après avoir affirmé que nous sommes caché en notre Dieu trinitaire (COL 3.1-12). Au lieu d’essayer par nous-même d’être patient, nous avons un accès direct à la patience divine.
La patience est peut-être une vertu perdue, mais elle est aussi révolutionnaire. Aujourd’hui, en étant patient avec les gens par la grâce de Dieu (V. 13), et même avec Dieu lui-même (qui ne nous promet pas un service en moins de 60 secondes), nous pouvons devenir témoin de la patience de Dieu en ayant un mode de vie opposé à notre culture hyperactive.