Nous connaissons presque tous quelqu’un pour qui la vie a été particulièrement difficile, par exemple, à cause d’une douleur chronique, de la perte d’un enfant ou de l’adversité. Peut-être êtes-vous dans cette situation. Si c’est le cas, vous savez qu’il peut être déprimant spirituellement d’affronter ces épreuves. Nous voulons que Dieu intervienne, mais il ne le fait pas. Et cette inertie peut nous rendre triste, seul et en colère.

Étonnamment, ces sentiments se retrouvent dans l’Écriture. Presque la moitié des psaumes sont ce que nous appelons des « psaumes de lamentation » : des cris de protestation, de doutes et de plaintes. David, alors menacé, a crié à Dieu : « Seigneur, resteras-tu longtemps spectateur ? » (PS 35.17 ; Bible en français courant.) Asaph a dit : « Au jour de ma détresse, je cherche le Seigneur […] Mon âme refuse toute consolation » (77.3). Ethan s’est écrié : « Rappelle-toi ce qu’est la durée de ma vie, et pour quel néant tu as créé tous les fils de l’homme » (89.48). Quand l’Esprit inspirait ces auteurs, il n’a pas omis leurs émotions à l’état brut, même quand elles étaient dirigées contre Dieu.

Se lamenter c’est être honnête avec Dieu. Il nous arrive parfois de penser qu’il nous a abandonné. Comme les psalmistes, nous pouvons exprimer nos lamentations.

Peut-être serons-nous mal à l’aise de le faire. Ne sommes-nous pas censés respecter Dieu et nous contenter de lui faire confiance ? Oui, mais nous pouvons tout de même être honnêtes au sujet de notre douleur. Le Psaume 13 est un guide qui peut nous être utile. Au début, David est désespéré : « Jusqu’à quand, Éternel ! m’oublieras-tu […] ? » (V. 2.) Toutefois, à la fin, il retrouve espoir : « [J’ai] confiance en ta bonté » (V. 6). Entre les deux, il exprime son angoisse, sa douleur et sa frustration (V. 3‑5).

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Sur la croix, Jésus a hurlé un psaume de lamentations (22.1 ; MT 27.46). Nous pouvons aussi apporter nos lamentations à notre Dieu aimant qui nous écoute.