La pluie constante avait transformé le terrain ferme de notre cour arrière en un sol ramolli et trempé. Je marchais à l’extérieur et je sentais la fraîcheur de l’eau et de la boue qui éclaboussait entre mes orteils. Nos chiens avaient creusé dans un petit coin du terrain ; j’ai donc décidé d’y placer quelques blocs de ciment pour les empêcher d’y avoir accès. J’étais couvert de saleté humide et d’herbe. J’ai voulu me laver avant de retourner à l’intérieur. J’ai observé le jet d’eau claire me rendre propre à nouveau.

Jésus s’est agenouillé devant ses disciples et a pris dans ses mains leurs pieds rendus calleux et sales par leur journée de marche (JN 13.3‑5). Les hommes étaient hébétés. Pierre a même osé refuser que Christ le nettoie (V. 8). Mais Jésus, non perturbé par leur consternation, a continué son travail. En enlevant la saleté de leurs pieds, Jésus accomplissait et déclarait une prophétie : il était venu donner sa vie pour un royaume différent de ce monde, et il n’en demandait pas moins de ses disciples bien-aimés (MC 10.45).

Nous échangeons notre orgueil contre la perfection de Jésus lorsque nous suivons son exemple et laissons tomber nos plans de succès, de réputation et d’avancement pour ce que nous ne pouvons pas encore voir (JN 13.7). Comme Pierre, nous avons peur de notre propre vulnérabilité, ou du moins nous voulons maîtriser la situation en partie (V. 8,9).

Nous nous accrocherions à n’importe quoi pour nous protéger, mais l’amour, plus puissant que la peur, les obligations et la reconnaissance, nous confirme que nous avons été lavés. Nous sommes purifiés afin que nous aussi puissions donner notre vie (JN 15.12,13). Ce qui était souillé par la culpabilité et la honte est maintenant propre et beau (ÉS 52.7), et rend l’espérance de Dieu visible pour le monde.