Dans mon pays, on a en estime l’« individualisme farouche », l’idée que les gens forts font les choses par eux-mêmes. L’icône de cette valeur particulière était le Lone Ranger, un cowboy fictif très connu de la radio et du grand écran ; un héros masqué solitaire qui protégeait les gens contre le mal. Il est toutefois intéressant de noter que le Lone Ranger était rarement seul. Il possédait un cheval fidèle nommé Silver et un compagnon loyal nommé Tonto. De ce fait, le supposé cowboy « solitaire » possédait plus d’amis que bien des gens !

Ce qualificatif de solitaire ne convenait pas au Lone Ranger. Il convient encore moins aux croyants en Jésus. Nous devons être tout sauf seul ! L’apôtre Paul a comparé l’Église au corps humain formé de plusieurs membres en déclarant : « [Chacun] de vous en particulier en est un membre » (1 CO 12.27 ; Semeur). Pourtant, nous essayerons encore et encore de vivre notre vie chrétienne par nous-même en jouant le rôle d’une partie du corps qui n’a tout simplement pas besoin du reste du corps (V. 19‑21).

À la fin de 1 Corinthiens 12, Paul nous propose une piste pour résister à la tendance à faire cavalier seul : toujours être en mission. L’individualisme est une illusion que seule l’inactivité rend possible. Toutefois, lorsque nous participons à la mission de Dieu, il devient tout à fait clair que personne ne peut accomplir seul tout le travail de l’Église. Nous avons plutôt besoin des dons du corps en entier pour mener à bien l’appel de Dieu de faire des disciples et de prêcher l’Évangile (V. 28,29).

Aussi longtemps que nous maintenons notre engagement à mettre en pratique le Grand Mandat qui nous est donné dans Matthieu 28.18‑20, il devient évident qu’il est impossible d’être un croyant solitaire. Nous aimons et adorons un Dieu de relations et il nous a conçus pour interagir et être en communion avec lui et avec les autres croyants.