Notre fille aînée a commencé à conduire. Même si mon mari et moi avions compris que ce jour arriverait, je n’arrête pas de me demander si nous l’avons bien préparée.

Notre fille, qui apprend à manoeuvrer plus de deux tonnes de métal en mouvement, ne fait que refléter l’aventure de confiance dans laquelle nous nous sommes embarqués en tant que parents. Quand nos enfants étaient jeunes, nous intervenions plus directement pour guider leur croissance spirituelle. Nous jouons maintenant un rôle différent qui requiert davantage de vigilance et d’intercession et moins de prise de décisions directes.

La parabole du fils prodigue et du frère aîné (LU 15.11) non seulement nous donne une idée du coeur rédempteur de Dieu, mais trouve aussi un écho dans chaque parent ou adulte qui a aimé un jeune et s’est investi dans sa vie. Il arrive un temps où des décisions doivent être prises, où nous apprenons rapidement que nous ne pouvons faire des choix que pour nousmêmes (V. 12,13). Même la proximité de nos enfants ne peut nous assurer que leur coeur est pur puisque notre supervision ne nous garantit pas qu’ils feront les choix appropriés. Ils peuvent habiter dans notre foyer et ne pas comprendre leur position en tant que fils et filles dans le royaume de Jésus (V. 31).

Même si nous voulons qu’ils aiment Dieu en premier, qu’ils recherchent l’obéissance et qu’ils réfléchissent sérieusement à leurs voies (PS 119.57‑60), élever des enfants pieux, biologiques ou spirituels, ne signifie pas que nous pouvons leur garantir une vie sans échecs. Nous devons vivre de façon à ce que, lorsqu’ils recherchent des objets d’affections de moindre importance, « [leurs] yeux verront ceux qui [les] instruisent. [Leurs] oreilles entendront derrière [eux] la voix qui dira : Voici le chemin, marchez-y ! Car vous iriez à droite, ou vous iriez à gauche » (ÉS 30.20,21). Puissent-ils suivre Dieu et mettre sa sagesse en pratique !