Pendant huit jours, j’ai parcouru le nord de l’Angleterre à pied avec un ami. Lors de la deuxième journée, nous avons pu contempler durant presque toute notre marche le château Dunstanburgh, un fort en ruines du XIVe siècle. Thomas, comte de Lancastre, l’a construit dans le but précis d’exhiber sa richesse et sa gloire. De bien des façons, il y est parvenu. Sept siècles plus tard, le nom de Thomas perdure grâce à son château. Ce comte a cependant échoué dans ce qui comptait le plus. Devant son château se trouve un panneau sur lequel on lit que cet homme était « arrogant et impopulaire ».

Lorsque nous parlons de l’appel de notre vie, il est facile de passer aux grandes choses que nous aimerions accomplir – les livres que nous écrirons, les entreprises que nous mettrons sur pied, les Églises que nous implanterons, les « châteaux » que nous construirons. Les biens que vous léguerez ne constitueront toutefois pas la part la plus importante de votre héritage.

Notre appel premier est d’aimer – aimer Dieu et aimer les autres (MT 22.37‑39). L’apôtre Paul nous explique en détail comment vivre une vie d’amour : être patient et plein de bonté, éviter de se vanter ou de s’enfler d’orgueil (1 CO 13.4) ; ne pas chercher son intérêt et ne pas soupçonner le mal (V. 5) ; rechercher la justice et la vérité, et tout supporter (V. 6,7). Si les miracles et les sacrifices n’ont aucune valeur sans l’amour (V. 1‑3), notre carrière et nos réussites en ont encore bien moins.

Imaginez qu’après votre mort on place sur votre maison un panneau vous décrivant. Au‑delà des « châteaux » que vous aurez bâtis et des réussites que vous aurez connues, que dira-t-on de vous ? Que vous avez accompli beaucoup de choses, mais peu aimé ? Ou que vous en avez accompli beaucoup en aimant énormément ?

Nos châteaux finiront par s’affaisser. Tout ce qui restera de notre vie, ce sera l’amour – celui que l’on trouve en Jésus.