Si des ennemis vous kidnappaient et vous forçaient à changer vos habitudes alimentaires, votre programme d’études et votre nom, quel changement vous déchirerait le plus ? Daniel a accepté son nouveau nom, Beltschatsar, même s’il évoquait un dieu païen. Il a accepté d’être instruit dans « les lettres et la langue des Chaldéens », même si cela signifiait qu’il allait étudier les mythes païens de la création (DA 1.4).

Il a cependant refusé de manger la nourriture du roi. Nous ne savons pas exactement pourquoi Daniel a fait preuve de fermeté relativement à cette question (V. 8). Il ne lui était peut-être pas permis de manger de viande ou peutêtre n’était-elle pas cachère. Cela n’explique toutefois pas son refus de boire le vin du roi. La viande avait‑elle été offerte aux idoles ? Évoquait‑elle la dépendance du roi ? Cette logique se serait cependant aussi appliquée aux légumes, qu’il a dévorés (V. 12).

Quelle qu’en soit la raison, Daniel croyait qu’il allait se souiller en consommant la viande et le vin du roi. Il vivait malgré lui en territoire ennemi, mais il n’avait pas oublié ses racines. On reconnaissait les Juifs fidèles à leur observance du sabbat, à la circoncision et à leur régime alimentaire particulier. Daniel ne pouvait choisir de respecter le sabbat puisqu’il devait travailler chaque fois qu’on le lui demandait. Sa circoncision n’était visible qu’à lui. Il ne lui restait donc que les aliments. Daniel s’est engagé à conserver son identité. C’est pourquoi il a demandé de manger autre chose que les mets du roi.

Nous sommes aussi des exilés, mais d’une autre façon. Nous sommes entourés de « convoitises charnelles qui font la guerre à l’âme » (1 PI 2.11). Où trouverons-nous donc notre identité ? Non pas dans un régime alimentaire, mais en Jésus lui-même. Souvenons‑nous que « [si] quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles » (2 CO 5.17).

C’est en Jésus, le parfait exemple à suivre, que nous trouvons notre identité.