Dans certaines collines du centre‑sud des États-Unis, la plus grande partie de la vie se déroule sur la véranda. Les voisins arrêtent à l’improviste prendre un verre de thé sucré ou une tasse de café. Pas besoin d’être invité.

Puis l’on raconte des histoires. Elles sont beaucoup plus intéressantes lorsqu’on les entend de vive voix. De toute façon, les crêtes bordées d’arbres limitent la transmission de la téléphonie cellulaire. Autant se rendre chez les gens pour leur parler !

Le rythme de vie modéré des collines est attrayant. Les gens se connaissent vraiment, et sont même au fait de leurs pires défauts, parce qu’ils passent du temps ensemble. Et, en grande partie, ils s’acceptent les uns les autres. « C’t’un bon gars », disent-ils d’un voisin qui retourne chez lui.

J’ai grandi au sein d’une Église qui croyait qu’il fallait parler de Jésus au plus de gens possible en moins de temps possible. Ce noble but ne semblait accorder d’importance qu’au fait d’entendre les gens formuler une prière de salut.

Par son exemple, Jésus nous a montré une meilleure façon d’agir. Il a exhorté ses disciples à aller et à faire « de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » (MT 28.19). Il ne nous a cependant pas donné d’instructions précises sur la façon de s’y prendre. Toutefois, il nous a laissé son exemple. Il a passé du temps avec les gens : il a discuté un moment avec la femme au puits (JN 4.4‑42) ; il a mangé un repas chez un collecteur d’impôts méprisé (MT 9.9‑13) ; il a pris le temps de bénir les petits enfants (MC 10.13‑16). En outre, il a consacré trois années et demie à la formation de ses disciples. Il n’a pas seulement accompli un ministère, il l’a vécu !

Peut-être avons-nous besoin de ralentir un peu la cadence, de nous inviter sur la « véranda » de quelqu’un et d’investir de notre temps à écouter ses histoires avant de lui raconter les nôtres. Bien entendu, il apprendra à nous connaître, avec tous nos défauts. Peu importe. Le royaume de Dieu peut croître sur la véranda.