Dieu m’a révélé pourquoi ton cancer de la peau n’est pas encore guéri, a dit une femme à mon ami. « Vraiment ? » a-t-il pensé. Après avoir subi deux opérations douloureuses qui n’ont pas réussi à éliminer le cancer de son visage, mon ami en cherchait désespérément la raison. « Dieu m’a dit que c’est une de ces trois choses-là », a-t-elle continué. « Une des trois », s’est dit mon ami. « Même Dieu n’est pas certain ? » « Soit c’est une malédiction transmise par tes parents… » « C’est la faute de mes parents ? » « Soit tu gardes un péché secret… » « Lequel ? » (mon ami peut être effronté.) « Soit tu n’as pas assez de foi pour être guéri. »
Malgré ses bonnes intentions, cette femme n’a probablement jamais réalisé à quel point elle ressemblait aux Juifs du temps de Jésus. Pour eux, il n’y avait pas de souffrance sans péché. Certains pensaient qu’un enfant pouvait pécher dans le ventre de sa mère, et qu’un châtiment pouvait nous tomber dessus à cause des péchés de nos parents. Bien qu’il reconnaissait que le péché pouvait entraîner la maladie (Lu 5.18‑26), Jésus a rejeté ces explications globales de la souffrance. En faisant référence à la tour de Siloé qui était tombée, il a fait clairement comprendre que les 18 victimes ne péchaient pas plus que les autres (13.4,5). Lorsqu’on lui a demandé si un homme aveugle-né subissait les souffrances de ses propres péchés ou ceux de ses parents, Jésus a répondu que ce n’était ni l’un ni l’autre (Jn 9.1‑3). L’homme était aveugle afin que la puissance de Dieu puisse être manifestée (v. 3,6,7).
« Crois-tu qu’il y ait une quatrième raison possible à mon cancer ? », a demandé mon ami à la femme. « Quoi ? », a-t-elle répondu. « Le fait que je ne portais pas souvent de chapeau au soleil lorsque j’étais jeune ? »
Dans un monde déchu, les tours tombent, les gens naissent aveugles et le soleil brûle plus fort que ce que notre peau peut supporter. En écoutant la sagesse dont faisait preuve mon ami qu’il me racontait ce qu’il avait appris à travers la souffrance, je voyais la puissance de Dieu à l’oeuvre dans sa faiblesse.
Quand la calamité frappe, pensez-vous immédiatement que c’est à cause des péchés de quelqu’un ? Qu’arrive-t-il lorsque nous « spiritualisons » trop la souffrance ?