Un matin brumeux dans un port. Un brouillard gris et blafard enveloppe les bateaux, mais un lever de soleil couleur pêche réchauffe la scène. Claude Monet a reproduit cette scène sur son chef d’oeuvre « Impression, soleil levant ». Peint en 1872, ce tableau n’a pas été bien reçu. Le critique français Louis Leroy l’a descendu en flammes en le qualifiant d’un peu mieux qu’un croquis que l’on pourrait à peine considérer comme un travail fini. Toutefois, au fil du temps, l’opinion du monde de l’art a changé. Aujourd’hui, les historiens attribuent le déclenchement du mouvement impressionniste à la scène du port de Monet.

L’opinion des gens évolue, et parfois de façon radicale. Paul en a fait l’expérience lorsque lui et ses compagnons de voyage se sont échoués sur Malte (Ac 28.1). Les habitants les ont accueillis en allumant un feu. Pour se rendre utile, Paul est allé ramasser du bois, mais lorsqu’il a jeté quelques branches dans le feu, un serpent venimeux en est sorti et s’est accroché à sa main. Les Maltais ont vu cela comme un retour de manivelle divin pour un crime horrible que Paul aurait commis. « [Ils] se dirent les uns aux autres : Assurément cet homme est un meurtrier » (v. 4). Toutefois, leur opinion sur Paul a changé lorsqu’ils se sont aperçus que le venin de la vipère ne l’avait pas tué. Puis ils « dirent que c’était un dieu » (v. 6).

Les gens se font des idées à partir d’informations incomplètes. Nous tirons des conclusions erronées et nos jugements changent. Tout comme Paul l’a vécu à Malte, les opinions sont changeantes et éphémères. Jésus a été célébré comme roi le dimanche des Rameaux puis crucifié comme criminel le vendredi (Mt 21.9 ; 27.22). Contrairement à la sagesse de Dieu, nos opinions hâtives ne sont pas dignes de confiance.

Au lieu de sauter aux conclusions (1 Co 4.3-5), il est mieux avisé de prendre le temps de présenter nos premières impressions à Dieu dans la prière. Lui seul connaît véritablement chaque coeur et chaque circonstance.