Chaque année, à l’arrivée du mois de mai au Michigan, j’aimerais arrêter le temps. Je me réjouis de voir des pousses fragiles, qui refusent de se laisser confiner par de l’argile durcie et des branches cassées, vaincre la mort. Sur une période de quelques semaines, le paysage nu se transforme et se couvre de feuilles verdoyantes et de fleurs éclatantes et parfumées. Je ne me lasse jamais de la vue, des sons et des senteurs du printemps. J’aimerais vraiment que le temps s’arrête.

En mai également, selon mon échéancier
de lectures bibliques, j’arrive à 1 Rois. Rendue au chapitre 10, j’éprouve ce même sentiment : j’aimerais que le récit prenne fin. La nation d’Israël est florissante. Salomon est devenu roi et a fait bâtir une demeure somptueuse pour Dieu, où celui-ci s’est installé et que sa gloire remplit (8.11). Enfin réunis sous le règne d’un roi juste, les Israélites vivaient en paix. Les belles fins me plaisent tant !

Toutefois, l’histoire ne se termine pas là. Elle se poursuit ainsi : « Le roi Salomon aima beaucoup de femmes étrangères » (11.1) et « ses femmes inclinèrent son coeur vers d’autres dieux » (v. 4).

Les saisons de l’année se suivent, ainsi en est-il des cycles de la vie : naissance et mort, réussite et échec, péché et confession. Bien que nous ne puissions pas arrêter le temps durant les bons moments, nous avons l’assurance de la promesse de Dieu selon laquelle toutes les mauvaises choses cesseront un jour (Ap 21.4).