C’est injuste ! Que vous l’ayez dit ou que vous l’ayez au moins pensé, vous devez admettre qu’il est difficile de voir quelqu’un s’en sortir sans payer le prix de sa faute. Nous le découvrons tôt dans la vie. Demandez à n’importe quel parent d’adolescent. Les jeunes détestent voir leurs frères et soeurs ne pas recevoir la fessée qu’ils ont eux-mêmes reçue pour la même faute. Voilà qui explique d’ailleurs pourquoi ils se cafardent autant. Il faut dire que nous n’en perdons jamais l’habitude. Selon notre compréhension des choses, il serait juste que les pécheurs essuient la colère de Dieu et que nous, les bonnes personnes, recevions ses applaudissements.
Toutefois, si Dieu adhérait à notre conception de la justice, son jugement nous consumerait tous ! Nous pouvons lui être reconnaissants de ce qu’il
« ne nous traite pas selon nos péchés » (Ps 103.10). Nous devrions nous réjouir, et non rechigner, à l’idée que Dieu préfère la miséricorde à la justice et qu’il soit prêt à user de grâce même envers ceux qui ne le méritent pas et qui sont désespérément perdus. Et en y réfléchissant bien, quand pour la dernière fois avons-nous préféré la miséricorde à la justice envers quelqu’un qui nous avait offensés ?