Dans son livre fascinant intitulé Garlic and Sapphires : The Secret Life of a Critic in Disguise (Ail et saphirs : la vie secrète d’une critique déguisée), Ruth Reichl réfléchit aux six années où elle a été critique culinaire pour le New York Times. Comme elle était la critique culinaire la plus influente de tout le pays, les plus grands restaurants affichaient sa photo afin que leurs employés la reconnaissent. Dans l’espoir d’obtenir une cote élevée dans le New York Times, le personnel se promettait de lui fournir un service impeccable et la meilleure des cuisines.
Pour les déjouer, Reichl a mis au point une stratégie ingénieuse. Dans l’espoir de se faire traiter comme n’importe quel client, elle se déguisait. Un jour, elle s’est déguisée en vieille dame. Le restaurant l’a fait patienter longtemps avant de la faire asseoir et a fait fi de ses demandes par la suite.
Dans l’Église primitive, Jacques a parlé du favoritisme : « [Si], tournant vos regards vers celui qui porte l’habit magnifique, vous lui dites : Toi, assieds-toi ici à cette place d’honneur ! et si vous dites au pauvre : Toi, tiens-toi là debout ! ou bien : Assieds-toi au-dessous de mon marchepied ! ne faites-vous pas en vous-mêmes une distinction […] ? » (2.3,4.)